Être ressuscité aujourd‘hui
Qui parmi les auditeurs de nos différentes chaînes de télévision ne s’attriste pas devant les nouvelles atroces que nous livrent les médias. S’il ne s’agit pas de meurtre ici, il est question de guerre là et ailleurs. S’ils ne font pas état d’augmentation de prix ou de perte de pouvoir d’achat, ils étalent la misère et la souffrance des personnes en détresse. Etant à la recherche du sensationnel pour augmenter leur audimat, ils choisissent parmi les événements, ceux susceptibles de captiver l’attention, d’émouvoir, de solliciter les émotions comme si les bonnes nouvelles n’en sont pas capables. Conséquence : ils minent et ficellent la joie de vivre de leurs auditeurs.
Si le monde, à travers ses médias n’a plus de bonnes nouvelles à donner, l’Evangile en a une : c’est celle de la résurrection de Jésus. Cette nouvelle est bonne parce qu’à travers la résurrection de Jésus, sorti de son tombeau par la grâce de son Père, elle annonce la victoire de la vie sur la mort, de l’amour sur la haine, de la paix sur la guerre, de la liberté sur l’esclavagisme, des valeurs sur les antivaleurs. C’est dire que tout ce qui est vaincu par la résurrection de Jésus n’aura plus raison sur les hommes épris de valeurs. Si pour ressusciter, il faut d’abord mourir, que peut signifier la résurrection pour ceux qui sont encore en vie?
Aujourd’hui, sortir du tombeau, donc ressusciter, signifie quitter, abandonner toutes les antivaleurs dans lesquelles nous nous enfermons pour nous ouvrir au monde de lumière, pétri de valeurs. De ce fait, la résurrection de Jésus devient une invitation à sortir de tombes qui nous condamnent dans l’obscurité de nos égoïsmes, dans les ténèbres de nos mauvaises envies pour nous libérer, nous éjecter dans le monde de vie éclairée par la lumière de l’amour. Tel est le sens de la résurrection pour tous ceux qui ne sont pas encore passés de l’autre côté de la rive.
Elle constitue cette force, cette énergie divine qui déroule la pierre scellant nos caveaux, s’érigeant ainsi aux obstacles, aux pesanteurs qui nous tirent vers le bas et, par voie de conséquence, nous empêchent de nous défaire de ces antivaleurs qui nous collent sur la peau au point de devenir notre seconde nature. Puisque le Christ est ressuscité, nous n’avons plus de raisons de désespérer, ni de nous décourager encore moins de nous suicider mais plutôt d’espérer et même contre toute espérance pour agir en faveur d’un monde meilleur. C’est Dieu qui a le dernier mot et non le mal encore moins la mort. Telles sont les raisons de la foi, de l’espérance et de l’amour.
Denis KIALUTA LONGANA