Noël, fête des lumières

Bientôt, les fêtes de Noël vont commencer. La société aussi bien que les familles se préparent à les célébrer, chacune à sa façon. Pour la société, Noël se présente comme une fête des lumières. Elle le manifeste en éclairant davantage les rues et les grandes artères non pas seulement avec l’éclairage public habituel mais avec les décorations bien illuminées par des ampoules et guirlandes. Noël, c’est aussi l’occasion pour les familles de se réunir autour d’un repas festif, généralement chez les parents ou les grands-parents. Pour perpétuer la tradition inaugurée par les rois mages, on saisit cette opportunité pour se faire des cadeaux. Les commerçants en profitent également pour augmenter leur chiffre d’affaires.

Tout en entérinant la liesse populaire et culturelle de cette fête, les croyants lui donnent une signification toute particulière. Pour eux, Noël est avant tout une fête spirituelle et signifie la présence de Dieu invisible non seulement dans le monde mais davantage dans leur cœur. Cette présence est vivement souhaitée car tout en aspirant au bonheur, l’humanité s’oriente souvent vers une voie qui l’en éloigne. À titre d’exemple, aucun humain ne déteste la paix et pourtant l’humanité continue à fabriquer des armes, et pour les vendre, elle suscite des guerres et des foyers de tension ci et là. Actuellement, nous craignons tous le déclenchement d’une troisième guerre mondiale comme si les dégâts provoqués par les deux dernières, dont les souvenirs sont encore frais dans nos mémoires, ne suffisent pas, ni ne nous ont pas servi de leçons. Or, la paix comme la justice, la vérité comme l’amour sont, tous, des valeurs incontournables non seulement pour le développement d’une nation, mais aussi pour le bonheur de chacun.

Aucun pays ne peut mieux se gouverner et promouvoir le développement sans les valeurs tant morales que spirituelles. On se rend compte aujourd’hui que la démocratie, comme régime politique mais aussi comme valeur républicaine, et l’économie qu’elle soit libérale, capitaliste ou socialiste, ne suffisent pas à garantir à la population un développement harmonieux. Bref, là où les valeurs morales comme spirituelles font défaut, les conséquences aussi bien sociales qu’individuelles sont néfastes.

Assumer les valeurs morales n’exigent pas que l’on soit croyant. Cependant, le seul fait d’être humain et donc raisonnable, ne garantit pas non plus l’agir moral même si une certaine morale y trouve ses fondements. Pour y arriver, il faut dépasser l’humain dans sa dimension sensible pour s’élever au niveau de la raison. (dimension transcendantale). Il en est de même de la foi en Dieu. Croire en Dieu sans intégrer, habiter, donc intérioriser son message ne conduit pas nécessairement à assumer les valeurs spirituelles dans sa vie. Noël n’est mieux fêtée que si on accueille l’enfant-Dieu dans son cœur et on noue une relation profonde, inouïe avec Lui, ce qui implique nécessairement un vide, donc un désencombrement intérieur pour Lui faire de la place. Cela ne se réalise également que moyennant un dépassement de l’humain, (dimension transcendantale). 

Alors que pour la morale, on remonte à la raison ou au bon sens, pour la foi, on plonge dans le fin fond de soi-même pour y rencontrer Dieu. Alors la lumière extérieure, artificielle, éclairant nos artères et nos rues, sera associée à la lumière intérieure, surnaturelle, illuminant nos cœurs et le monde pour les transformer tant de l’intérieur que de l’extérieur. Tant que les ténèbres obscurcissant nos cœurs, ne sont pas dissipées, Noël ne sera pour nous croyants qu’une fête culturelle, sociale et non spirituelle. Quel gâchis?

C’est ce qui justifie la célébration de cette fête le 25 décembre. On passe de l’automne à l’hiver où on gagne chaque jour un peu de clarté. L’obscurité automnale commence à céder la place à la clarté des journées hivernales. La nature reprend également son cours. Cela affecte positivement notre moral, nous rend heureux et nous booste l’humeur. Que cela ne soit pas seulement pour le climat mais aussi pour nos cœurs. 

En situant conventionnellement la fête de Noël autour de cette date, l’empereur Constantin et le pape Libère (IVe siècle) avaient le projet de spiritualiser et de christianiser l’Europe en remplaçant la fête antique païenne du roi soleil (célébrée le 25 décembre) par celle de Noël où on magnifie la naissance de Jésus, considéré comme le soleil invaincu, le soleil de justice. Le terme Noël (natalis dies) signifie jour de naissance du Christ. 

Que la lumière originale, première créature de toutes les espèces, luise dans nos cœurs pour nous permettre de rayonner et d’éclairer, à notre tour, l’humanité. Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde.

Bonnes fêtes de Noël et du Nouvel An !

Denis Kialuta Longana

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