Lumière du Christ : symbole, présence et espérance

En allumant un cierge nous posons un acte de foi et d’espérance en Jésus ressuscité et nous nous rappelons que nous devons vivre en fils et filles de la  Lumière que nous avons reçue à notre baptême. Le cierge pascal allumé en la nuit de Pâques et qui brûle jusqu’à la Pentecôte est un signe de la Présence du Ressuscité. Découvrons ensemble la richesse de ce symbole pour éclairer notre foi !


L’acclamation pascale

« Lumière du Christ ! » C’est l’acclamation qui jaillit joyeusement quand le cierge pascal a été allumé au feu nouveau et que le célébrant a prononcé cette bénédiction : « Que la lumière du Christ, ressuscitant dans la gloire, dissipe les ténèbres de notre cœur et de notre esprit ».

Lumière et symboles avant le christianisme
Avant le christianisme, les Romains avaient pour usage de brûler des cierges devant les idoles ou pour honorer certains dignitaires de l’Empire, et ils les employaient aussi pour les offices funéraires. 
Dans la liturgie juive, on utilisait plutôt des lampes à huile et, au Temple, un chandelier à sept branches alimenté aussi à l’huile : la Menorah. Elle représente la lumière (créée par Dieu le premier jour), la présence de Dieu. 

La lumière du Christ à travers l’année liturgique
Jésus vient et proclame « Moi, je suis la lumière du monde. Qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie. » (Jn 8,12)
Le thème de la lumière du Christ est développé tout au long de l’année liturgique, pas seulement à Pâques. 
A Noël : « En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. (Jn 1,4-5) 
A la fête de l’Epiphanie : « Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. (Is 60,1). 
A la fête de la Présentation avec la bénédiction des cierges de la procession : « Dieu, qui es la source et l’origine de toute lumière, toi qui as montré au vieillard Syméon la lumière qui éclaire les nations, nous te supplions humblement : que ta bénédiction sanctifie ces cierges ; exauce la prière de ton peuple qui s’est ici rassemblé pour les recevoir et les porter à la louange de ton Nom ; qu’en avançant au droit chemin, nous parvenions à la lumière qui ne s’éteint jamais ». 
A la fête de la Transfiguration : « Il a montré sa gloire aux témoins qu’il avait choisis, le jour où son corps semblable au nôtre fut revêtu d’une grande lumière : il préparait ainsi le cœur de ses disciples à surmonter le scandale de la Croix, il laissait transparaître en sa chair la clarté dont resplendira le corps de son Eglise. » (préface du 6 août)
 A la fête de la Toussaint nous sommes « joyeux de savoir dans la lumière ces enfants de notre Eglise que tu nous donnes en exemple. » (Préface du 1er novembre)
Et bien sûr aussi lors de la célébration du baptême : « Tu es devenu lumière dans le Christ. Marche en enfant de lumière… » (cfr rituel du baptême) 

Le cierge et  la liturgie

Les cierges sont ainsi devenus dans la liturgie chrétienne un symbole important du Christ, de sa résurrection, de sa présence. Ils ne sont plus utilisés seulement pour avoir de la lumière en ces temps reculés où l’électricité n’avait pas encore été découverte et où les chrétiens célébraient dans les catacombes près des tombeaux des martyrs. Même en plein jour ils sont allumés. Saint Jérôme (Ve s) répond à Vigilance qui se moque des chrétiens qui allument des cierges pour lire en plein jour :  «  ce n’est point pour chasser les ténèbres, mais en signe de joie ». Ils sont aussi un signe de respect et d’honneur.

Les cierges utilisés à la messe et aux autres fonctions liturgiques sont des cierges et non pas de simples bougies, c’est-à-dire qu’ils sont faits de cire d’abeille. La cire pure extraite des fleurs par les abeilles symbolise la chair pure du Christ reçue de sa Mère Vierge, la mèche signifie l’âme du Christ et la flamme représente sa divinité. Bien que les deux dernières propriétés se retrouvent dans toutes sortes de bougies, la première n’est propre qu’aux bougies en cire d’abeille. 

La cire est blanchie mais nos frères orthodoxes utilisent aussi la cire naturelle brute en certaines circonstances.

Les prescriptions liturgiques sur l’usage des cierges

La Présentation générale du missel romain donne clairement les prescriptions à suivre pour l’usage des cierges lors des différentes célébrations : 

« L´autel sera couvert d’au moins une nappe de couleur blanche. Sur l´autel ou alentour, on mettra des chandeliers avec des cierges allumés : au moins deux pour toute célébration, ou même quatre, ou six, surtout s’il s’agit de la messe dominicale ou d’une fête de précepte, ou encore sept si c´est l´évêque du diocèse qui célèbre… » (cfr PGMR n° 117)

« Les chandeliers, qui sont requis pour chacune des actions liturgiques (cf. n. 117) afin d´exprimer notre vénération et le caractère festif de la célébration, seront placés, compte tenu de la structure de l´autel et du sanctuaire, ou bien sur l´autel, ou bien autour de lui, de manière à réaliser un ensemble harmonieux, et sans que les fidèles soient gênés pour bien voir ce qui se fait à l´autel ou ce que l´on y dépose. » (cfr PGMR n° 307)

Lumière du Christ dans nos vies

Depuis notre baptême et jusqu’à nos funérailles, il est Quelqu’un qui nous accompagne chaque jour, parfois bien discrètement comme une flamme fragile, parfois joyeusement comme le cierge de Pâques dans la lumière du printemps. Quand nous traversons les obscurités des épreuves ou du péché, Il continue d’illuminer nos âmes. A chaque célébration, les cierges qui brûlent nous rappellent sa Présence réconfortante et aimante. Le temps pascal nous l’offre particulièrement pendant 50 jours. Au jour de Pentecôte, il ne disparait pas, puisque le Feu de l’Esprit nous est donné pour brûler à notre tour joyeusement pour nos frères et sœurs rencontrés par hasard ou envoyés par Dieu pour croiser notre chemin et recevoir à leur tour le réconfort et la joie que Jésus répand dans nos cœurs.

Marcelle Bouty

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