Emerveillements de l’été avant la rentrée
Le mois de septembre s’annonce. C’est la rentrée, le basculement du temps de vacances, de la reprise des activités diverses. Chacun la vit selon son âge.
En âge d’école, c’est la rentrée scolaire, pour les adultes, le retour au travail, ou le retour à la maison pour les aînés.
Pour la rentrée paroissiale, les rythmes des activités diverses.
Quel est le bilan de ces vacances ? Beaucoup de cadres de vie ont été modifiés, cet été.
Une citation me parcourt la tête. J’en cherche l’auteur. Marcel Proust !
Il a écrit. « Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux. »
Moi qui ne suis pas allé sur la route, loin, bien loin que s’est-il passé ? Ai-je eu une vie ennuyante, fade ? Étais-je dans un désert, une torpeur, un temps insipide ?
Dans ma tête, je me remémore quelques moments forts mais simples, en dehors des bouchons, des courses éperdues, des paysages qui défilent lointains, inconnus.
Quelques éclairs ont animé mon quotidien.
La variété des fleurs sauvages, sur les accotements des chemins par le choix de la commune du fauchage tardif. Les nombreux bouquets ramenés à la maison.
C’est le retour du goût de la pêche achetée au marché au lieu de l’être au supermarché. C’est auprès d’un commerçant du marché qui défend sa réputation. Depuis des années, je n’en avais plus mangé que des fades, des farineuses, belles sans doute mais sans goût , présentées dans le rayon des fruits et légumes.
C’est la découverte d’une autre sorte de fromage hors de mon cadre habituel, un fromage de brebis, un choix de sortir de mes habitudes. D’un goût mémorable à reparcourir.
C’est le retour, dans mon panier de fruits, toujours du marché, de la prune Altesse bleue comme celles que je cueillais adolescent dans le verger familial, il y a bien longtemps et tout son cortège de souvenirs d’activités de cueillette diverses, de fruits, pas toujours au calibre avec parfois des tâches de tavelure.
C’est mon étonnement de découvrir sur la pelouse dans un mètre carré, d’une dizaine de limaces, rougeâtres et étonnement, des grises, ajoutant à mon schéma de pensée, une nouvelle catégorie.
C’est d’observer un pigeon, brindille au bec, qui construit un nid dans le hêtre pourpre, taillé en tour de six mètres de haut, au bord de la terrasse du jardin.
C’est de découvrir en me levant par nécessité la nuit, les étoiles de la grande ourse, majestueuse à 03h00 du matin, à hauteur de l’horizon, au fond du jardin.
Puis ce fut la lune écarlate, donnant à mon quartier cette couleur laiteuse unique, maximum ce mois-ci comme le dit la radio.
C’est aussi à la déchetterie, la conversation détendue avec la personne avant moi, qui tentait de récupérer un objet et dont j’ai cru un moment qu’elle basculait dans le conteneur.
C’est la journée où j’ai lu, dans son entièreté, un livre, « Le Cri » qui m’a passionné, thriller bien différent des romans précédant lus dans l’année.
Bref quelques moments particuliers qui sont en dehors de mon schéma de fonctionnement ordinaire, moments dont le souvenir sera plus marqué que tous les kilomètres avalés sur des routes encombrées et lointaines, des villes bruyantes envahies par les touristes, des plages bondées et étouffantes, des musées vu au pas de course.
C’est aussi sans doute mon âge qui me rend plus sédentaire, moins aventureux mais de cette vacance par rapport à mon cheminement ordinaire, je garderai ces moments différents ouvrant d’autres possibles en réserve, pour ce temps qui arrive et comme un ancien proverbe wallon dit « Au kwinse d’Aout, l’ivier à s’cou. » (Au 15 Août, l’hiver au derrière)
Oui le temps bascule, moins de lumière, plus de fraîcheur le soir.
Le quotidien est de retour, l’automne annonce l’hiver.
André Boxus