Depuis 2013, je voyage à Kinshasa deux fois l’an, de mi-janvier à mi-mars et en été (août). J’y vais pour dispenser des cours de philosophie à l’université et au séminaire de philosophie de Kinshasa. Celle-ci est ma ville natale. J’y ai grandi et fait toutes mes études, à l’exception du 3ème cycle de philosophie, effectué en Belgique à l’UCL C’est toujours une joie pour moi d’ y retourner après avoir passé quatre mois ou plus en Europe. Je dois avouer que depuis près de cinq ans, je n’ai plus la nostalgie de mon pays quand je suis à l’étranger mais je me plais à y aller si une bonne opportunité se présente.
J’aimerais cependant dire à ceux qui n’ont jamais visité ce coin du monde qu’il n’y a pas à comparer ces deux continents qui n’ont quasiment rien de commun. C’est le jour et la nuit dans beaucoup de domaines. Pour caricaturer un peu, je dirai qu’on ne trouve toujours pas en Afrique ce qui est bon en Europe et vice versa. A titre d’exemple, quand en hiver, il fait froid en Belgique, c’est plutôt la chaleur tropicale qu’on vit au Congo Kinshasa. Et quand en été, il fait chaud à Ottignies, c’est la fraicheur, avec des brumes matinales qu’on connaît à Kinshasa. Enfin, l’Europe s’est dotée de structures et infrastructures qu’on ne trouve pas tout à fait au Congo-Kinshasa. En conséquence, je fais mon deuil de l’Europe dès que j’atterris à Kinshasa. Je m’y adapte aussitôt arrivé, vu que c’est mon pays natal.
Cette année, j’y ai vécu le réchauffement climatique. La saison sèche a eu de la peine à s’imposer. En principe, elle va de la mi-mai à la mi-août. Généralement, il fait plus frais le matin et le soir. La température ne s’élève pas au-dessus de 25°. Elle varie entre 20 et 25°. Il ne pleut pas. Malheureusement, cette fois-ci, c’est vers mi-juin qu’elle s’est vraiment pointée à l’horizon. La température était toujours plus élevée que la moyenne. En août, à la grande surprise de toute la population, la première pluie est tombée plus tôt que prévu. La chaleur étouffante se ressentait déjà, annonçant ainsi l’arrivée de la saison de pluie.
A côté de ces aspects climatiques, il y a la chaleur humaine, non étouffante, plutôt affective et par surcroit thérapeutique, caractéristique des pauvres de Yahwé. Là-bas, je fais l’expérience d’une autre forme de richesse, celle de la joie de vivre simplement, d’une sourire authentique, dépouillée de tout préjugé ; bref d’une vie vraiment BIO.
Denis KIALUTA LONGANA